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Ce jeudi, l’Afsca a fait une descente simultanée dans les six enseignes de Fritiko, alors que la campagne électorale fait rage, y compris dans les snacks.
S.A.Journaliste DH Bruxelles
- Publié le 22-05-2024 à 08h04
- Mis à jour le 22-05-2024 à 08h28
Après les frites du foyer du Sud, ce sont celles de Fritiko, la franchise du candidat des Engagés, Hosni Essaouiki, qui s’invitent dans la campagne. “Jeudi dernier, six agents ont débarqué en même temps dans mes six points de vente. Tous en même temps, à 11h du matin, c’était presque une opération policière. Ce n’est pas anodin. Ça fait huit ans que ma franchise existe et je n’ai jamais eu ça. […] Soit c’est un hasard, soit on cherche à me nuire !”
L’entrepreneur suspecte une manigance politique qui puise sa source dans un conflit qui l’oppose au snack Tetik, un snack bien connu de Bruxelles qui l’accuse de l’avoir copié et qui a lancé une procédure en justice peu après l’annonce publique d’Essaouiki de se lancer en politique. “Depuis que je suis sur les listes, plusieurs candidats d’autres listes (tous sur les listes socialistes, NdlR) sont allés manger dans la concurrence” et en ont fait la promo sur leurs réseaux sociaux. “Mes snacks sont des sociétés bien distinctes, avec six administrateurs différents. Donc il y a une variable.”
Plusieurs plaintes
De son côté, l’Afsca dément toute instrumentalisation politique et précise que ses fréquences de contrôles sont objectivées sur des calculs de risques. Mais un autre élément vient mettre à mal la défense du candidat des Engagés. “Il s’agit également d’établissem*nts pour lesquels on reçoit des plaintes de gens qui suspectent d’avoir été malades après y avoir mangé. On en compte trois en 2021, trois en 2022, six en 2023 et déjà deux cette année”, affirme la porte-parole de l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire, Aline Van Den Broeck. “Quand on a une plainte, on contrôle systématiquement. Mais c’est souvent très difficile de prouver que les plaignants ont été malades à cause de l’établissem*nt”. L’analyse du cas Fritiko n’ayant pas encore été faite, impossible de le déterminer ici.
À lire aussiDans le nord de Bruxelles, une campagne électorale souterraine : "c’est apparemment efficace, mais c’est vénéneux"Néanmoins, Hosni Essaouiki se pose la question du timing. “J’ai parlé de l’Afsca la semaine dernière lors d’un meeting sur l’entrepreneuriat. Cette agence ne fait que venir chercher l’argent. […] Quand ils notent quelque chose lors d’un contrôle, il y a directement une amende. Il n’y a pas moyen de discuter, de s’expliquer ou de contester.” Hasard ou non, c’est une semaine après cette déclaration, et trois semaines avant les élections, que la franchise s’est fait contrôler. “Si ce contrôle avait eu lieu il y a six mois, je n’aurais rien dit… Mais à trois semaines du scrutin…”
L’Afsca balaie d’un revers de la main le premier argument. “Regardez notre rapport annuel, nous faisons 100 000 missions par an”. Et assure faire sa mission principale dans le but du respect de la chaîne alimentaire, sans objectif de rentabilité. Quant au timing : “Les deux dernières plaintes datent de mars 2024. Nous avons décidé de mettre en place un contrôle synchronisé sur toute la franchise. La date qui convenait à six agents simultanément, c’était ce jeudi.” Et de refaire monter la sauce en expliquant que la traçabilité d’un produit de Fritiko manquait de clarté. “Dans le snack A, on nous dit que c’est parce qu’il est confectionné dans le snack B. Le snack B nous dit qu’il est confectionné dans le snack C. Et ainsi de suite…”
À lire aussiPercée fulgurante du MR à Bruxelles, Les Engagés qui montent en Wallonie… Quelques surprises lors du dernier sondagePour Essaouiki, c’est ici une question administrative. “On clôture notre trimestre TVA, chaque gérant prend les notes d’envoi que le fournisseur lui remet. Sur certaines pièces comme celles du boucher, on leur a envoyé par mail… À part ça, il n’y a rien.”
Dans les urnes, comme sur un plateau-repas, ça restera finalement au consommateur ou à l’électeur c’est selon, de juger par lui-même.
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